« DAO-YIN »…
Principe pratique d’exécution de toute pratique en arts martiaux, dont le Gong Dao
Les « dao yin » (voie pratique de YIN: pousser-tirer-étendre…)
L’ARC: L’EXPRESSION SYMBOLIQUE CHINOISE MAJEURE
La pratique des daoyin est une composante non négligeable d’une excellente hygiène de vie, intimement corellée avec la médecine traditionnelle chinoise.
« DAOYIN » est la très ancienne désignation traditionnelle des exercices du type de ceux qui suivent ci-après
…et « QIGONG« .
Le « QIGONG » traduit par « maîtrise (de la circulation) de l’énergie » est qualifié de « gymnastique chinoise », toutefois, le qi gong n’a absolument rien à voir avec ce que traduit en Occident la pratique gymnastique en tant qu’exercice sportif.
Le qi gong est la dénomination plutôt contemporaine de pratiques beaucoup plus anciennes.
ENERGIE – Energies
« ENERGIE », de l’Occident à l’Orient, le mot aura ici des sens phénoménaux précis. Ailleurs, il recouvrira des perceptions empiriques aux contours mystérieux, sinon confus, la suggestivité marque toute la palette des ressentis.
L’énergie n’est pas « palpable » dans sa nature cependant que l’on en ressent les effets. Elle est potentielle, intrinsèque, non agissante, la voilà qui « renaît », se développe, se résorbe, se transforme, s’épuise, se disperse, se concentre, etc …
L’ÉNERGIE EN DAO.
On dit que « le Dao » se manifeste par la vertu d’un principe d’animation universel : le « Qi ». Le « Qi » est énergie primordiale, puissance intrinsèque qui se distribue en tout selon deux modalités, concomitamment opposées et complémentaires, dites « Yin » et/ou « Yang ».L’effet est « bipolaire » : centrifuge en « Yin » et centripète en « Yang ». La figuration orbitale de la circulation énergétique donne aussi une idée de mouvement perpétuel, sans début ni fin.
Las ! Le « Qi » est invisible comme l’air, il ne se perçoit pas au travers de l’extéroceptivité cependant que la proprioceptivité le vit dans ses causes et ses effets. Très concrètement, les états de tension – détente, sont corrélés aux stimuli extéroceptifs et proprioceptifs, le mental y va de son interprétation ce qui démontre l’importance d’une prise en compte globale de toutes choses.
L’esprit éduque le corps, le corps interpelle l’esprit jusqu’à ce que cette interdépendance formalise une résultante d’adaptation.
LA REGULATION DU « QI »ou la vertu du « Qi Gong »
Au travers des « DaoYin », le « Qi Gong » est enraciné dans des traditions légendaires qui remontent à la nuit des temps. Combien de maîtres en la matière ont, à l’instar des « Wushu », alimenté les légendes pour mieux magnifier leur art. Reste que les « dao yin » en « Qi Gong » appartiennent, depuis des lustres, au corpus des thérapies et arts de vivre traditionnels chinois.
Issues du chamanisme, ces pratiques au demeurant auréolées de mystère, ont la vertu magique d’imposer un empirisme troublant à l’esprit des hommes.
La régulation énergétique, se « pratique » premièrement au travers d’une gestuelle coordonnée intimement avec différentes formes de respiration. Lors de situations méditatives, tout se ramène à la détente posturale immobile (ou ambulatoires), associée à la respiration. La concentration, en ce sens, conduit ensuite aux visualisations de toutes natures. Au-delà, la dissolution des pensées et autres « états d’âme » conduisent à une certaine vacuité ou peut-être à autre chose…
DE LA RESPIRATION ET DE SES VERTUS…
« RESPIRER » : DE L’HABITUDE A LA PLENITUDE
S’agissant de respirer, le commun des mortels se pose rarement des questions : il respire ! Sans guère s’en préoccuper … Jusqu’à son dernier souffle !
Parfois il s’étouffe ; étouffe ; s’étrangle ; peut-être est-il aussi oppressé ; sous pression ; en dépression ; l’angoisse se met en boule, l’air vient à manquer. Plus subtilement, il hume ; prend le vent ; évoque alors un « ressenti », images et symboles s’exhalent à tous les degrés.
Mécaniquement, chacun a sa capacité respiratoire, son rythme propre ; sa respiration tient à ses efforts ou aux humeurs du moment ; ainsi souffle où s’épuise la vie. Les impressions premières se muent en « états d’âme » au point d’en devenir submergeantes. Alors la respiration est dans tous ses états : ceux d’une psyché en souffrance ou d’euphories délirantes ; bref, d’énergies en errance.
Survient tel (r)appel intérieur ou telle sollicitation extérieure qui amène à une prise de conscience des vertus attachées à une saine respiration. En effet, qui n’a pas remarqué au hasard d’empiriques pratiques, les relations existant entre les ressentis physiques et psychiques par rapport au phénomène respiratoire. Plus encore, dès lors que l’on aura tenté avec plus ou moins de bonheur d’en maîtriser automatisme et anarchie.
Aussi ne s’agit-il plus d’en rester à la commande cérébrale d’un soufflet, mais, plus fondamentalement, d’observer les pulsations d’une globalité de l’être coulée dans les flux et reflux d’une respiration consciente et sereine.
PHILOSOPHIE DE LA « CHOSE EN SOI ».
Les Arts martiaux, ou gestuelles de santé dits « externes » ou « internes », de par leurs implications « énergétiques », bio mécaniques ou organiques, axent l’essentiel de leurs pratiques autour et dans le phénomène respiratoire. Ils en font le flux énergétique vital de « l’alchimie » intérieure.
La philosophie taoïste considère la respiration avec un certain naturalisme épicurien. Symboliquement, elle est à l’image du T’ai Ji Tu (signe du Tao), de la même manière, sa globalité se distribue en deux phases associées : « l’inspir » et « l’expir ». De l’une à l’autre une suspension qui n’est ni l’une, ni l’autre, avec pourtant ce petit rien de l’un qui va entraîner l’autre tout au long des cycles qui s’écoulent.
Qu’en est-il des modes respiratoires, sachant que « le tigre ne respire pas comme la grue, cependant que tous deux procèdent par les mêmes Qi … « ? Ce « Qi », énergie vitale intrinsèque à l’univers, animant toutes choses.
La respiration, ainsi perçue, est dite abdominale basse, ou bien encore « embryonnaire » par référence au nouveau-né. Dès avant la naissance, il est réputé respirer « naturellement » idéalement, sans doute parce que sans obstacles égotiques ! Son « Dan Tian », ou champ de cinabre, libère une énergie optimale, infatigable, à laquelle s’y attache, d’ailleurs, l’idée de « juvenescence », sinon physique tout au moins philosophale.
EFFICACITÉ et « BIEN – ÊTRE »…
Il ne fait aucun doute que la respiration est affaire de santé et, réciproquement, interviennent corrélativement des notions d’efficacité et d’énergie.
Libérer la respiration c’est dénouer ce qui bride nombre de nos fonctions vitales. Des blocages ne dit-on pas qu’ils « nouent le ventre » ? Une faible amplitude respiratoire nous fait vivre au ralenti, comme en hibernation.
La respiration « normale » se manifeste au niveau abdominal, dit: « Dan Tian », à environ trois doigts sous le nombril, qu’elle enfle le ventre ou le tienne rentré (respiration abdominale « inversée »). Cette localisation est fondamentale.
AU FOND DE LA PRATIQUE
Quelles que soient les particularités physiques, psychologiques et mentales de tout un chacun, il y a des constantes dans ce qui fonde les pratiques respiratoires.
S’agissant des pratiques de « Wushu » (arts martiaux), ou des « Qi Gong », et autres gestuelles de santé, les lignes directrices des dites pratiques, se déclinent en maints cas de figures situationnelles.
Sur le plan de la typologie sommaire, on peut dire que le cycle respiratoire comporte deux phases actives entre lesquelles peuvent être intercalées des phases de suspension (GDx) passives variables. L’inspiration est perçue en soi comme « Yin » et l’expiration plutôt « Yang ». Toutefois, l’origine et la détermination énergétique de l’une ou de l’autre, de leur cycle peut prendre néanmoins un caractère marqué plutôt « Yin » ou plutôt « Yang ».
Une mauvaise maîtrise des formes cycliques ; du contrôle et de la visualisation des flux, induit les phénomènes d’apnée ou de dyspnée qui perturbent l’action ou la non-action. Les flux respiratoires peuvent être : en filets minces, profonds, calmes, continus, étalés, lents, silencieux, doux, en pression, etc. …
On désigne symboliquement les trois principales localisations de la respiration :
Le fond du « creuset » (ou 1er chaudron) : « champ de cinabre » ou « Dan Tian », (dite: respiration abdominale basse)
Le creuset (du « Dan Tian » au plexus solaire – centre « Zong Wan ») : niveau moyen ou 2ème chaudron (en fait il s’agit de la respiration optimale)
Au-dessus du creuset (la poitrine – centre « Shian Zong ») : 3ème chaudron (la plus problématique physiquement et psychiquement en « Gong Dao »).