PHILOSOPHIE ET TIR À L’ARC…..
TIR À L’ARC ET PHILOSOPHIE….
Dans la première partie du titre, le “et” suggère une distinction entre la philosophie et le tir à l’arc. La suite de l’intitulé incline à penser que du tir à l’arc, découlerait une philosophie.
En fait dans les deux acceptions, le tir à l’arc est à la fois sujet et objet, il est soit au centre, soit en périphérie d’une philosophie se rapportant à une façon d’être.
Ces distinctions apparentes ramènent aux différences culturelles qui caractérisent l’Orient de l’Occident, c’est à dire: d’une part, l’être n’est qu’un élément constitutif de la nature; de l’autre, l’être est le point focal de toute considération sur la nature.
Cependant il ne s’agit point ici de choix manichéen, mais de concilier les deux sans que l’intelligence ignore ou occulte la nature de tous les êtres et de toutes les choses. Quand à la conscience des êtres et des choses, il faut bien admettre que la notion d’impermanence espace-temps n’est pas des plus simple à considérer dans un monde ou le paraître atteint des sommets.
Pragmatisme et efficacité ont leur place sous le signe cosmique du Tao dès lors qu’il s’agit “d’animer” une chose: un arc, pour en faire la meilleure part de sa propre énergie physique et mentale, aussi intimement concomitants que le yin et le yang.
Revenons au pragmatisme et laissons les illusions à ceux qui s’y accrochent. Voyons plutôt du coté efficacité, comment s’engager au mieux dans les méandres de l’art. En néophyte “mieux vaut penser que dire” en toute humilité, et méditer à propos de la vacuité chez le jeune enfant.
Premiers pas
Les plus grands philosophes chinois ont glosé sur l’art du tir à l’arc, et pour cause, la discipline était réservée à l’armée impériale, son efficacité jamais dépassée en faisait l’arme d’élection des nobles. Un Maître de l’arc dit:
“Il y a dix-huit arts martiaux, l’arc est le plus éminent,
il y a trente-six armes l’arc est roi…”
Le tir à l’arc était considéré comme un “don du Ciel” avec cinq autres dont: la calligraphie, la musique, la conduite d’attelage, les rites, et les nombres. Il était une des épreuves d’importance lors des examens de recrutement à tous les niveaux, des fonctionnaires, officiers et dignitaires de l’État.
Certes tous ceux qui pratiquaient le tir à l’arc ne devenaient pas des philosophes. Maîtres et élèves, ils s’en tenaient aux résultats, pour ce que cela leur apportait de considération et de situation sociale.
D’autres considéraient la dimension transcendante de la pratique et en tiraient une acception de la philosophie, propre à leur culture et à leurs traditions cosmogoniques.
Dans ces deux “espaces” ou acceptions de la pratique du tir à l’arc en Chine, le socle était techniquement identique. Apprendre à se servir d’un matériel de tir, d’un arc et d’un projectile pour atteindre une cible! Un point c’est tout et pour qui connait quelque peu le tir à l’arc, il ne faut pas “se la jouer” comme on dit aujourd’hui.
Dans les temps anciens, ce qui différait, était la pédagogie d’intégration de l’art martial. Deux approches que l’on retrouve de semblable manière aujourd’hui:
> Le conditionnement gestuel par des automatismes jusqu’à la meilleure performance possible. On entend souvent parler de “sensations” en compétition!
> La connaissance de soi, du corps et de l’esprit, l’intégration de l’externe dans l’interne et vice versa ; l’osmose entre le sujet (l’archer) et l’objet (l’arc, la corde, la flèche) jusqu’à fusion indifférenciée en un tout.
Reste que dans tous les cas, il faut passer par l’apprentissage des mêmes gestes techniques!
Les discours ésotériques à-priori, ne tiennent pas “la Voie”, dés la prise en main du matériel. Sauf…..sauf à vouloir se réserver ses secrets, pour garder la dépendance du disciple, illuminé par l’aura de son Maître, ou l’assujettir au gagne pain du même. (ce qui pouvait se comprendre dans les anciens temps). Aujourd’hui, si les vrais Maîtres sont rares! Pour autant nous dirons ici que, offrant tous les “secrets” en tir à l’arc “Kung Dao” ou Kyudo à tous ceux qui touchent un arc, seule une infime minorité de ceux-ci, sont capables de les recevoir et d’en percevoir l’essence.
En pratique
Ce qui retient ici notre attention, n’est pas LA performance, elle n’est qu’un aspect purement informel, découlant de la CONNAISSANCE DE SOI puis de la maîtrise de soi.
D’emblée, nous entrons dans le vif du sujet, dès lors que l’on évoque la connaissance et la maîtrise de soi, voilà qui conduit nos premiers pas sur la “Voie”, dans l’espace du Qi Gong.
Le “qi gong”… maîtrise des énergies… mais de quelle maîtrise parle-t-on? et….à quelles énergies fait-on allusion?….Nous revoilà (re)plongé dans toutes sortes de logorrhées ésotériques. L’irrationnel a pour vertu de faire paraître savant les individus qui par leur discours abscons, donnent à penser sans que raison s’impose.
G Dx 2017