L’idée et la réalité

Le Dao de jing  道德經 

Le terme Tao (道, dào) signifiant « voie », « chemin », est couramment employé dans son sens figuré de « voie spirituelle ou idéologique », ou « mode d’action » dans les textes de tous les courants, et ce dès l’époque du Lao Tseu légendaire. Néanmoins, le Dao de jing est le seul ouvrage à présenter le Tao pour lui-même.

 (德, ), traduit en général par « vertu », a essentiellement en chinois moderne le sens de « vertu morale » (morale très à jour), mais a eu autrefois, tout comme son équivalent français le sens d’« effet » ou de « pouvoir ».

Le titre Dao De Jing reflète prosaïquement le fait que le livre (« jing » 經 ; trame ; ouvrage ; « livre ») comprend deux sections appelées Dao et De : c’est simplement que ce classique traite subtilement ces deux concepts. 

Les versions du texte retrouvées à Mawangdui, datent environ de 198 av. J.-C. pour la plus ancienne. De est placé avant Dao, au contraire du livre actuel. Certains ont donc proposé de l’appeler désormais De Dao Jing, (intitulé choisi pour une traduction anglaise de la version de Mawangdui).

On ignore quand l’ordre actuel a été fixé, mais le terme Dao-de pour désigner l’ouvrage est attesté dès les Han Occidentaux (206b C à 220 aC), et le titre inverse : Dedao n’a jamais été en usage. De fait quel que soit l’ordre des deux termes, la résultante globale qui « fait sens » dans la pensée taoïque, demeure semblable quant à la démarche.

On notera dans le même ordre d’idée, le phonème « Gongfu », en usage, signifiant souvent très décalé par rapport, à son signifié. En effet, « gongfu », correspond à l’idée très concrète d’action réalisée dans les règles de l’art, d’où découle l’idée de savoirs et savoirs faire accomplis. La personne vertueuse est celle qui maîtrise les « arcanes » de « l’art »considéré.

NB : toute expression de la pensée chinoise tient à la subtilité dans les acceptions idéographiques au travers de leurs interprétations. N’est pas anodine cette réflexion confucéenne adressée à un Fils du Ciel, s’agissant de concevoir le sens de toutes choses: 

« Il est nécessaire en tout premier lieu de s’accorder sur le sens des mots pour l’exprimer ».

Mais en fait, qu’elles valeurs concentrent le concept de « Vertu » ? Selon l’impression générale, c’est en premier lieu, affaire de sensibilité personnelle. Au final, « vertu » est une abstraction qui n’engage que les individus qui y croient en leur for intérieur…et encore…

Pour d’autres, seules, les manifestations concrètes de la « vertu » font sens :

 Ici en faisant en sorte de faire psychiquement du bien… 

…là de faire bien quelque chose de physiquement concret…

… Deux voies sur un même chemin qui s’éloigne à l’horizon de l’universelle question du bien. C’est quelque part, par là où l’on s’engagera corps et « âme » que s’éveillera la « Vertu ». Voilà sans doute, de quoi tenter de trouver une réponse au questionnement de Socrate :

« La vertu, peut-elle s’enseigner? »

G Dx 09 2022

The idea and reality
The Dao of jing
道德經
The term Tao (道, dào) meaning « way », « path », is commonly used in its figurative sense of « spiritual or ideological path », or « mode of action » in texts of all currents, as far back as the time of the legendary Lao Tzu. Nevertheless, the Dao de jing is the only work to present the Tao in its own right.
Tö (德, dé), generally translated as « virtue », has essentially the meaning of « moral virtue » (very up-to-date morality) in modern Chinese, but in the past, like its French equivalent, had the meaning of « effect » or « power ».
The title Dao De Jing prosaically reflects the fact that the book (« jing » 經; framework; work; « book ») comprises two sections called Dao and De: it is simply that this classic deals subtly with these two concepts.
Versions of the text found at Mawangdui date from around 198 BC, the earliest of them. De is placed before Dao, unlike the current book. Some people have therefore suggested calling it De Dao Jing (the title chosen for an English translation of the Mawangdui version).
It is not known when the current order was established, but the term Dao-de to designate the work is attested as early as the Western Han (206b C to 220 aC), and the reverse title Dedao was never in use. In fact, whatever the order of the two terms, the overall result, which « makes sense » in Taoist thought, remains similar in its approach.
In the same vein, the phoneme ‘Gongfu’, in use, often means something very different from what it means. In fact, « gongfu » corresponds to the very concrete idea of action carried out according to the rules of the art, from which flows the idea of accomplished knowledge and know-how. A virtuous person is one who has mastered the ‘arcana’ of the ‘art’ in question.
NB: all expressions of Chinese thought depend on the subtlety of their ideographic meanings and interpretations. This Confucian reflection, addressed to a Son of Heaven, is not insignificant when it comes to conceiving the meaning of all things:
« It is necessary first of all to agree on the meaning of the words to express it ».
But what values does the concept of « Virtue » actually focus on? The general impression is that it is first and foremost a matter of personal sensitivity. In the final analysis, ‘virtue’ is an abstraction that only engages those individuals who believe in it in their heart of hearts… and even then…
For others, only the concrete manifestations of ‘virtue’ make sense:
Here, by doing something psychically good…
…there by doing something physically good…
… Two paths on the same journey, moving away from the horizon of the universal question of the good. It’s somewhere along the way, where you commit yourself body and ‘soul’, that ‘Virtue’ is awakened. Here, no doubt, is the answer to Socrates’ question:
« Can virtue be taught?
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